Aguas primaverales

Années de joie,
Jours de bonheur,
Comme eaux printanières
Vous avez passé.

(Vieille romance russe).

De las primeras páginas de Aguas Primaverales, de Ivan Turgueniev: «Pendant l’été de 1840, Sanine, qui venait d’atteindre sa vingt-deuxième année, se trouvait à Francfort, revenant d’Italie, pour retourner en Russie. Il ne possédait pas une grande fortune, mais il était indépendant et presque sans famille. À la mort d’un parent éloigné, il avait hérité de quelques milliers de roubles, et il se décida à les dépenser à l’étranger, avant de devenir un fonctionnaire, avant de s’atteler définitivement à ce service de l’État, sans lequel l’existence ne lui semblait pas possible. Sanine exécuta si ponctuellement ce plan, que le jour où il arriva à Francfort, il ne lui restait que juste assez d’argent pour rentrer à Saint-Pétersbourg. À cette époque, il y avait encore peu de chemins de fer; les touristes voyageaient en diligence. Sanine prit son billet pour le Beiwagen, mais la voiture ne partait qu’à quatre heures du soir. Il avait donc beaucoup de temps à perdre».